... c'est que de la "joie"!

pas l'habitude de jouer au schtroumpf grognon, mais là, ça s'impose!

à 30 semaines de grosses (ou 32 SA) et avec quelques 2 dizaines de kilo accumulés, la vie se complique un peu! surtout lorsque la station debout devient difficile pour cause de jambes lourdes, gonflées et douloureuses, que la station assise devient difficle pour cause de remontées gastriques très désagréables surtout quand l'heure des repas approche et quand la station allongée devient difficile pour cause de sciatique extrêmement douloureuse! courir après ma libellule sur la plage quand elle veut aller à l'eau toute seule est mission impossible, heureusement, je ne vais jamais seule à la plage... le temps que je me relève de ma serviette, elle serait déjà noyée, un grand merci à la mamie, ma cousine, le fils de ma cousine, ma copine, le mari de ma copine, le papa de ma copine de récupérer mon dragon-rose-qui-crache-du-feu (ou bien le serpent rose qui tire la langue aussi!), je me déteste à chaque fois que le savon m'échappe des mains dans la douche et que je dois trouver une solution pour aller le récupérer par terre, avoir des jambes et des pieds impécables pour aller à la plage est une illusion perdue depuis bien longtemps, et vive le bronzage à étages (ou à rayures, merci le paréo qui cache les fesses et protège les jambes du soleil), l'enfilage de culottes et pantalons en station verticale devient difficile, il faut viser juste et ne pas se rater, sinon, chute assurée! le pire reste à venir... lors de la précédente expérience, il y a trois ans, je ne pouvais plus enfiler ni chaussettes, ni chaussures seule... un peu handicapant tout de même!

courage, courage... ces moments si uniques ariveront bientôt à terme et ils me manqueront!

il y a aussi ces mains expertes d'un ancien boulanger qui n'a jamais aimé son métier parce qu'imposé. mais des mains qui parfois retrouvent leurs gestes connus et apprris par coeur un jour pour faire aujourd'hui plaisir aux petites femmes de la maison.

croissants confectionnés par mon grand-père

il est des mains qui sont plus expertes que d'autres. alors en profiter est une chance inestimable.

et parfois, même à deux, on se perd tout de même un peu dans les explications!

la chance d'avoir une grand-mère multi-tâches à disposition, une grand-mère avec laquelle j'ai passé une après-midi de filles, le nez dans les aiguilles!

(en cours: tricot à 4 aiguilles de petits chaussons en rowan pour elle et robe d'été destiné à ma soeurette pour moi, mais avec son aide précieuse!)

mais non, je ne fais pas faire de cahier de vacances à ma libellule! juste coller quelques gomettes! parce qu'elle aime ça!

enfin, elle aime surtout se décorer avec!!!

miss-libellule se lève et sa maman veut lui faire un bisous. la petite fille rechigne. sa maman lui demande alors

"et bien, il est où mon bisous?"

"il s'est envolé dans l'jardin..."

une photo un tout petit peu retouchée. parce que c'est amusant de se donner l'illusion d'avoir bonne mine, de paraître un peu moins marquée par le temps et le soleil, essayer de retrouver une peau de pêche disparue... s'amuser à jouer avec les outils sans en faire de trop, en restant réaliste.

et puis se demander à quoi l'on pouvait bien penser quand cette photo a été prise. ne pas s'être rendue compte que quelqu'un avait fait cette photo. se découvrir par après dans une série de photos, mémoire d'hier, de cette journée passée en famille, à l'abri de la chaleur, cachés sur la terrasse à l'ombre. ne pas avoir vu le temps passer.

se dire que sur cette photo on ne voit pas ce qui devrait se voir. être juste soi-même pour une fois et pas une femme enceinte. les formes généreuses et arrondies sont absentes de la photo, l'illusion de se voir après, quand la vie reprendra des allures d'un peu plus normales, mais avec un enfant de plus.

se dire alors qu'il semble difficile de s'imaginer cette nouvelle vie. nous ne serons plus trois, mais quatre. nous aurons deux enfants. une fille et un garçon ou deux filles? à quoi cette nouvelle vie va-t-elle ressembler? pour l'instant peu de questions, on se laisse porter par les jours en profitant de notre libellule autant que l'on peut. se dire qu'elle a tellement grandit en si peu de temps. se dire que 32 mois c'est tellement quand on est si petit mais finalement si peu à notre échelle d'adulte.

se dire qu'il y a encore 10 semaines avant de découvrir qui s'est caché pendant ce temps. 10 semaines... tellement peu finalement. le temps va passer vite, trop vite, parce que nous ne sommes pas pressés. parce que si la nature a décidé qu'il fallait tout se temps pour fabriquer un bébé, c'est bien que ce temps est nécessaire. alors on vit dans le temps présent sans trop penser au grand jour.

se dire que peut-être un jour ces moments uniques se répèterons, peut-être pas... aucune porte n'est fermée, aucune porte n'est ouverte... des envies de grande famille et puis se dire que l'on verra le moment si l'on continue ou pas, si l'on recommence ou pas, tout dépendra de la vie, de notre vie.

se dire que finalement ces peuples qui vivent au jour le jour ont bien raison. parfois détester ce monde dans lequel on doit tout anticiper et tout regretter et ne jamais vivre dans le présent.

photo prise à un moment donné sans savoir ce qui occupait ce regard. photo un peu retouchée. paradoxe du moment.

pour ça quoi? des grimaces, des acrobaties, rigoler, s'amuser, profiter d'être ensemble!