plus le temps passe et plus je me dis que quand mes enfants font des bêtises, je suis heureuse!
étrange non?
pas tant que ça je crois...
quand mes tornades font des bêtises, c'est parce qu'elles se sont ennuyées à un moment donné et qu'elles ont donc essayé de trouver avec leurs ressources intellectuelles et physiques une solution pour remédier à cet ennui et ça, ça me rend heureuse! C'est la preuve même que tout fonctionne parfaitement bien, même trop bien parfois!
quand je vois un enfant trop sage ou trop contrôlé par ses parents, ça me rend triste pour cet enfant... je me dis toujours que la liberté de se construire des mondes imaginaires où tout est possible est la plus grande richesse de l'enfance. je me demande aussi très souvent pourquoi vouloir à tous prix contrôler et superviser la vie de ses têtes blondes?
sujet récurrent parce qu'autours de moi on me reproche souvent d'être laxiste alors que c'est un choix. ce n'est pas de la négligeance ou de l'insconscience, c'est un choix délibéré, celui de donner à mes enfants la chance d'avoir accès à cette liberté d'esprit qui est et sera leur plus grande richesse. j'entends mon père ou mon grand-père me raconter leur entière liberté d'enfant, celle où ils pouvaient disparaître pendant des heures du champ de vision de leurs parents et partir à la découverte de leur monde, chose inconcevable aujourd'hui... qui laisserait ses enfants partir seuls en forêt et construire des cabanes dans les arbres. j'entends ma mère ou mon arrière-grand-mère me raconter les bêtises incroyables de crotte de bique transformée en bonbons, des herbes sauvages transformées en attrape-nigaud. j'entends ma grand-mère me raconter le trajet qu'elle faisait à pieds pour rentrer de l'école. tous ces petits bonheurs de l'enfance qui sont aujourd'hui remplacés par des jeux vidéos ou des lecteurs-dvd portables, ces trucs qui servent à garder les enfants sages. on ne pose plus les bébés par terre par peur qu'ils salissent leurs beaux habits si chers ou peur qu'ils attrapent des vilains microbes qui feront couler leur nez et empêcheront les parents de dormir la nuit. on ne laisse plus les enfants jouer ensemble à des jeus salissants, on les préfère assis sagement chacun de son côté à jouer dans un monde complètement virtuel. ils sont là, à côté de nous, on les a sous les yeux, en toute sécurité.
et si justement la vie n'était qu'une prise de risque... risquer les tâches, risquer les microbes, risquer les bobo...
que deviendra cet enfant qui ne se sera jamais cogné nul part, qui n'aura pas su lutter contre la fièvre, qui ne se sera jamais sali... que sera cet enfant une fois adulte s'il n'a jamais eu accès à son "lui-même", à ses mondes imaginaires qu'il se sera créé loin du regard des adultes... comment apprendre les relations entre êtres vivants si on ne le laisse pas approcher le moindre animal par peur de la griffure, des maladies, des poils...
dans ma grande insconscience je n'ai jamais empêché mon chat de venir voir mes nouveaux-nés... au contraire, nous avons appris à nos bébés et à notre chat à se découvrir mutuellement. le chat a eu le droit de venir renifler ce petit être, ce nouvel arrivant, le chat a eu le droit de se faufiler un peu partout, de voler même les couvertures les plus douillettes, le temps d'une sieste, d'une petite revanche. nos enfants ont appris à connaître la bête, le fauve, parfois à leurs dépends, sans inquiétude de notre part, le chat n'est pas aggressif, il a juste donné des petits coups de pattes pour dire attention, parfois une griffe a dérapé... ce n'est pas très grave, on se dit que si nos filles attrapaient la toxo, elles nous en remercieraient plus tard.
dans ma grande inconscience je ne les empêche pas vraiment, juste pour la forme, de faire des choses où elles risquent de se faire mal, mais pas trop. elles sont en général prévenues des risques, après... tel st thomas, elles veulent voir et souvent elles voient! mais comme elles sont habiles, les bobos sont rares! je crois qu'elles n'aiment pas trop avoir mal, alors elles apprennent à faire attention, mais pas toujours!
dans ma grande inconscience, je les laisse prendre les risques de tomber malade. et telle une loi de murphy, elles ne sont pour ainsi dire presque jamais malades! je peux pas mentir et prétendre du 0% de maladie à la maison, mais nous voyons notre pédiatre au maximum 4 à 5 fois dans l'année, les 2 tornades cumulées! bonne performance quand on sait qu'elles sont en crèche/école/accueil périscolaire, en général peu couvertes, on oublie souvent les bonnets et les écharpes et nous ne portons jamais (ou presque) de pulls en laine bien chaud (j'en ai horreur).
dans ma grande inconscience, je les laisse jouer seules dans leur chambre, sans surveillance. nous avons pris soin d'enlever la poignée de la fenêtre et d'éliminer le maximum de dangers. j'aime entendre les rires sortir de cette pièce... (mais elles n'oublient pas d'envahir le reste de l'appartement)
dans ma grand inconscience, je laisse mes princesses avoir une vie à elle... et souvent je me dis que c'est ma plus grande conscience pour leur avenir...